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(Sagua la Grande 1904-Madrid 1977) 
|  | Issu d'une famille nombreuse Antonio MACHÍN doit travailler dès l'âge de huit ans comme livreur. Il chante dans la rue jusqu'au jour où on l'invite à montrer ses qualités dans une fête. Il débute avec l'Ave Maria de Schubert. Son choix est fait, Antonio veut devenir chanteur d'opéra mais, idole des jeunes filles de la région, on le voit surtout dans les fêtes nocturnes et il est fréquent de l'entendre chanter dans les cafés. Ses aspirations ne sont pas partagées par son père et Antonio se lance dans quelques fugues notamment à La Havane puis à Santiago de Cuba qui toujours s'achèvent par un retour musclé au bercail . Finalement avec le temps il obtient la bénédiction paternelle et Antonio se décide à gagner La Havane. | 
| En marge des petits 
travaux qu'il réalise pour assurer sa subsistance il s'intègre à 
divers groupes et se fait connaître avec le Trio de Manuel LUNA. 
MACHÍN forme en 1926 un duo 
avec le vieux trovador Miguel ZABALLA, 
cherchant la gloire au café Vista Alegre et du côté des plages 
populaires de Marianao. Leur duo passe aussi en direct sur les premières 
stations radiophoniques cubaines..  
 
 Trío Luna avec Machín au centre entouré du tresero Enrique Pelaéz et de Manuel Luna à droite. |  | 
|  | Le succès le conduit à rejoindre le grand 
"ORQUESTA de Antonio María ROMEU", spécialiste d'un autre 
genre, le danzón avec lequel il enregistre de nouveau. Cuarteto Machín. "Lamento Cubano". Voix Antonio Machín. >>>  | 
| Antonio profite toujours des séjours new-yorkais pour jouer et enregistrer avec 
      son propre "SEPTETO MACHÍN",  ainsi qu'avec un 
      grand orchestre qu'il organise en 1933 et dont il confie la direction au flûtiste Alberto SOCARRAS.  Mais en 1934 Antonio prend la 
        décision de ne pas rentrer à Cuba avec l'orchestre et de se fixer 
        dans la Big Apple au sein de la communauté latine du 
  "Barrio". MACHÍN continu de travailler avec ses 
    formations personnelles. Machín à New York avec une de ses formations personnelles. |  | 
| Machin à Paris1936. 
 | Les qualités vocales de Antonio MACHÍN sont exceptionnelles et lui permettent d'interpréter tant le Son que le Danzón ou le Bolero ou encore de s'intégrer 
      à divers autres types de formations comme le grand orchestre de Armando VALDESPÍ avec 
      lequel il enregistre à New York en 1935. La popularité de MACHÍN grandit et on le réclame depuis l'Europe. L'année suivante avec son grand orchestre, il entreprend la traversée pour se produire à Londres, Paris où il se présente dans le show de Moisés SIMONS, Le Chant des Tropiques . Il décide de rester à Paris, fréquente les cabarets La Coupole, Chez les Nudistes.. chante sur la Côte d'Azur puis en Allemagne, en Scandinavie et jusqu'en Roumanie. | 
| A Paris il enregistre avec Moisés SIMONS des compositions de ce dernier, "A Gozar", "Cachumbambe" Il enregistre aussi avec l'orchestre d'un autre cubain installé en France, Filiberto RICO : "La Conga", "Lamento esclavo" 
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|  | 1939. 
  Lorsque la guerre éclate Antonio part vers l'Espagne. Pour MACHÍN débute une nouvelle période difficile. Tout est à reconstruire 
  et dans l'Espagne qui sort de la guerre civile rien n'est facile. Les premières 
  années sont terriblement dures. Il obtient un premier engagement à 
  Barcelone au Shangaï. Antonio persévère. Il obtient 
  un autre engagement à Madrid pour une tournée qui s'effondre à 
  Malaga. Mais chaque fois MACHÍN popularise davantage la musique 
  cubaine. A La Conga, cabaret madrilène qui finit par lui ouvrir ses portes 
  en 1940, Antonio MACHÍN connaît un grand succès. Il 
  interprète les grands classiques de la musique cubaine "Son de 
    la Loma", "Lágrimas negras", "El que 
      siembra su maíz"
 enregistre de nouveau et commence pour 
  lui une nouvelle période de gloire rarement atteinte par un musicien étranger.  | 
| Engagé en 1944 au Casablanca il devient le chanteur du grand orchestre "Los Miuras de Sobré" et enregistre avec ce jazz band. Antonio chante aussi avec la "Orquesta Plantación", la "Gran Casino", la "Jazz Iberia"... MACHÍN, de nouveau en Catalogne, se présente dans toutes les salles de Barcelone. Bien qu'invité dans toute l'Espagne aussi bien qu'à l'étranger, Antonio décide de se fixer à Séville pour vivre près de celle qu'il épouse, Angelita. Les contrats pleuvent et Antonio devient même directeur de sa propre compagnie jusqu'en 1967, produisant plusieurs spectacles avec lesquels il tourne en Espagne obtenant un succès exceptionnel avec Cancionero Cubano, Maracas, Palillos y tambores puis les séries Show entre 1960 et 1963. |  | 
| MACHÍN enregistre des dizaines de titres chaque année et ne cesse au cours des 
  années soixante et soixante-dix de se produire sur scène. A la suite 
  d'une représentation à Alcalá de Guadaira, en 1977, Antonio se sent fatigué. Peu après il se trouve dans l'impossibilité 
  d'assurer son spectacle à Madrid et disparaît quelques semaines plus 
  tard. Inhumé à Séville, Antonio MACHÍN y recevra l'hommage posthume de Francisco REPILADO et des musiciens cubains qui participent en 1994 aux premières rencontres entre soneros et flamencos. | 
© Patrick Dalmace